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Mémoire de Loire

Dans une alternance entre musiques et texte, Mémoire de Loire est une adaptation d’un texte éponyme de Michel Chaillou mis en musique par David Chaillou, son fils, sous forme d'oratorio. 

 

Musique de David Chaillou

Poème de Michel Chaillou (retrouvez le poème entier plus bas)

Direction musicale : Jean-Louis Vicart

Mise en scène : Michel Valmer

Soliste : Isabel Soccoja

Chœurs :  Ensemble vocal EVA, Chœur Christian Villeneuve et leurs invités (Voix du Fleuve, E.D.E.N., Schola...) sous la direction de Françoise Roussillat. 

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Mardi 21 et Mercredi 22 mars 2017

à 20h30 à la Salle Vasse [18, rue Colbert, 44000 Nantes]

Tarifs : 12€ / 8€

Réservation : info@sallevasse.fr

Michel Chaillou - texte

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Naissance le 15 juin 1930 à Nantes, rue de l’Arche Sèche. Enfance mouvementée. Parents trop jeunes qui vite se séparent, va à l’école de façon houleuse, aléatoire. A 14 ans se retrouve aide-comptable dans une épicerie en gros. S’exile au Maroc avec sa jeune mère, l’aide dans la gérance d’un restaurant : « A la mère Michèle », à Casablanca.

A vingt ans, échoue trois années de suite au baccalauréat, s’obstine , finit par obtenir sa peau d’âne. Sa mère part au Brésil, lui retourne en métropole, le voilà maître d’internat, surveillant d’externat dans les collèges bocagers de l’Académie de Poitiers, à Luçon, Pons, Melle, Thouars . Avec son maigre salaire s’est acheté un scooter, juché dessus manquera un jour un virage. En attendant lit beaucoup, dévore , un titre pousse l’autre. S’est inscrit en philosophie, obtient sa licence, passe le Capes de Lettres modernes, plaisir des études à la campagne, adore Berkeley, Hume, Malebranche etc Ecrit peu, mais s’éprouve paradoxalement écrivain. Se marie. A vingt-sept ans, service militaire en Algérie, années délicates.

A trente ans, professeur de lettres aux lycée de jeunes filles de Niort, à Montmorillon. Divorce, finit par monter à Paris, détaché un an à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud pour un stage audio-visuel, y fait la connaissance de Roland Barthes, s’essaie sous sa direction à une thèse « Le Visage au Cinéma », mais ne va pas plus loin que ce titre et commence un roman. A toujours vécu parmi les phrases, court d’une virgule à une autre, adore déjà La fille du Capitaine de Pouchkine, cherche un style, une manière d’habiter les mots qui lui soit propre.

Le sujet d’un livre, les tours ingénieux de l’intrigue l’intéressent peu, rêve d’inventer des ouvrages qui soient des lieux de langage entre la confidence et le secret . Se marie une seconde fois. Michèle sa femme l’encourage. Il rencontre Philippe Soupault qui le recommande à George Lambrichs, directeur de la collection le Chemin chez Gallimard, lequel publiera au printemps 1968 son premier livre, Jonathamour, suivi deux ans plus tard de Collège Vaserman, un roman théâtral burlesque en vers et en prose (une pièce injouable, l’injouable lui paraissant soudain plus poétique que le jouable), En 1976, il publie Le Sentiment géographique, une pastorale, deux cents pages d’un projet fou qu’il met six ans à écrire. Il faut dire qu’entre temps un fils lui est né, David, aujourd’hui compositeur et universitaire.

Pour gagner sa vie (curieuse expression) Michel Chaillou reste professeur, d’abord au lycée municipal de Saint-Germain-en-Laye, puis détaché quelques années à la télévision scolaire où il produit de nombreuses émissions, comme par exemple Le Nouveau Télémaque, un feuilleton en cinq épisodes à l’intention des élèves de cinquième etc. etc., avant d’entrer dans l’enseignement supérieur comme maître-assistant dans un IUT, à Saint-Denis, puis dans la même localité, cette fois à l’Université de Paris VIII, en qualité de maître de conférences au département de littérature générale, avant de prendre sa retraite il y a une dizaine d’années. Entre temps crée une éphémère collection d'histoire littéraire, "Brèves littérature" chez Hatier (24 volumes publiés). Depuis ne fait qu’écrire, ou ne songe qu’à écrire.

Plusieurs directions dans son travail. Outre ses livres autobiographiques, tels La Croyance des voleurs, Mémoires de MelleLa Vie privée du désert1945, Le Dernier des RomainsLa Fuite en Egypte. son œuvre se caractérise par des échappées de pur imaginaire comme Le Sentiment géographique, Domestique chez Montaigne, la fantaisie (Le rêve de Saxe) voire le fantastique (la réalité et ses fantômes) par exemple : Le ciel touche à peine terreIndigne IndigoLa Preuve par le chienLe Crime du beau temps, et son dernier roman L'Hypothèse de l'ombre.

Bien entendu, tout ceci est amplement développé dans L'Ecoute intérieure, entretiens sur la littérature qu'il ne cessera d'interroger, ainsi que dans son Journal posthume.

Michel Chaillou était chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'Ordre du mérite.

Michel Chaillou la loire au coeur

© Xavier Ménard - tous droits réservés 

David Chaillou - composition musicale

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Fils de Michel Chaillou, David Chaillou est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMDP) et de la Sorbonne (Phd). Il écrit aussi bien pour le concert classique que pour la scène et le spectacle vivant. Intégrant de manière personnelle l’héritage de la musique française, il lui adjoint d’autres univers musicaux contemporains : électronique ou sons enregistrés. Sa musique, jouée en France et à l’étranger, a été saluée par la critique comme : « une réponse indiscutable à ceux qui croient que la musique ne peut être que d'avant-garde ultra ou résolument rétro» (Classica 2014). Elle est « familière, nouvelle et différente » selon le Bayerische Rundfunk (Allemagne, janvier 2016),  « Innovante, moderne et faisant la synthèse entre le passé et l’époque actuelle », Crescendo magazine (Belgique, juin 2015).

En 2014 il signe la musique de la performance théâtrale Léger au front sélectionnée par le Comité du centenaire 14-18. Ce spectacle créé en France a été adapté en langue allemande pour l'Odéon théâtre de Vienne et poursuit sa route  jusqu’en 2018 en plusieurs langues et dans plusieurs pays. La toute dernière création musicale de David Chaillou est un opéra, Little Nemo, composé d’après la célèbre bande dessinée de 1905. Il sera créé le 14 janvier 2017 au théâtre Graslin de Nantes avec l’ensemble Ars Nova et joué à 27 reprises jusqu’en juin dans plusieurs autres maisons d’opéra. Diffusion sur France-musique le 29 janvier 2017.

 

David Chaillou a été pensionnaire de la villa Dora Maar (Brown foundation du Muséum de Houston USA) et lauréat du Concours SACEM-Emergence. Ses musiques sont publiées aux éditions Gérard Billaudot.

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Ensemble vocal EVA, Chœur Christian Villeneuve et leurs invités (Voix du Fleuve, E.D.E.N., Schola...) sous la direction de Françoise Roussillat. 

David Chailllou la Loire au coeur

© Xavier Ménard - tous droits réservés 

Michel Valmer

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Metteur en scène et co-référant artistique (avec Françoise Thyrion) pour la compagnie théâtrale Science 89. Il est auteur, comédien (sous la direction de Gildas Bourdet, Jean Dasté, Pierre Ascaride, Jacques Kraemer, Georges Goubert, Jacques Echantillon, Jean Bouchaud, Stephan Meldegg, Jean Guichard, Gabriel Garran, Pierre Vial, Jacques Livchine, René Loyon, Christophe Rouxel, Charles Tordjman, Françoise Thyrion, Manfred Karge, André Cellier et Matthias Langhoff), musicien, compositeur, scénariste, essayiste. Il a publié, notamment, Le théâtre de Sciences (CNRS / éditions, Paris 2006) ainsi que plusieurs pièces de théâtre, des recueils de poésie et des contes.

Depuis 2005, il est co-directeur artistique de la Salle Vasse avec Francoise Thyrion.

Michel Valmer la loire au coeur

© Phil Journé

Mise et scène et récitant

Soliste : Mezzo-Soprano

Isabel Soccoja

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Elle a obtenu des prix de piano, de formation musicale, de musique de chambre et d’opéra aux Conservatoires de Reims et de Paris. Elle est lauréate des Schubertiades de la Fondation pour la voix de france télécom. Elle a été invitée au théâtre du Châtelet, à l'Atelier du Rhin, au Centre Georges Pompidou, à l'Opéra de Reims, de Besançon... et chante le Requiem, la Messe du couronnement, la Messe en ut de Mozart, le Dixit dominus de Haendel...
Elle interprète aussi régulièrement les Chansons madécasses de Ravel, Pierrot lunaire de Schönberg, Le Marteau sans maître de Boulez, Khoom de Scelsi. Elle chante fréquemment dans les festivals et travaille avec les compositeurs de notre temps : Luis de Pablo, tan Dun, Kaija Saariaho. Elle a enregistré Indianer Lieder avec Stockhausen et interprété la Sequenza et les Folksongs de Berio sous sa direction à Radio france. L'intérêt qu'Isabel Soccoja porte à la musique des XXème et du XXIème siècles l'amène à collaborer avec divers ensembles (2e2m, l'Itinéraire, l'Ensemble Intercontemporain).
Avec l'ensemble vocal Voxnova, elle réalise des tournées dans le monde entier (au Japon, à Taiwan, à Turin...). Elle a chanté la Deuxième Dame dans La Flûte enchantée en 1998 et Vincenette dans Mireille de Gounod en 1999 à l'Opéra de Toulon. En 2000, elle a créé Kopernicus de Claude Vivier, mis en scène par Stanislas Nordey et dirigé par Pascal Rophé à Banff, et Lumière brisée de Gualtiero Dazzi au Gmem de Marseille et à l'Ircam.

Isabelle Soccoja dans le “Giardino della parola“ © Frédéric Desmesure

Isabel Soccoja la loire au coeur

PROPOS D’EAU DOUCE de Michel Chaillou

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La Loire et moi on se parle à voix basse

 Certes je suis plus d’amont 

 Elle plus d’aval

 Cela complique la conversation 

 Mais on s’arrange 

 Et puis elle aime comme moi 

 Sauf qu’elle les supporte 

 Les  barques au dos plat qu’emporte le courant

 Son amant de toujours 

Ce sublime trait d’onde qui la parcourt et dont elle frémit

 Lui le responsable de  ses emportements 

 Les crues comme nous disons

 Quand elle devient intarissable et sort de son lit 

 Bien sûr elle n’aime pas les ponts

 Qui aimerait  qu’on l’enjambe 

  Sans se préoccuper de la bijouterie de ses profondeurs 

 Certes parfois entre nous le propos s’enlise

 Devient de plus en plus vague

 La voilà soudain qui entre en tumulte 

 Car  à un moment elle n’a plus qu’une idée en tête 

 S’acoquiner 

 S’acoquiner avec l’océan, ce grand marginal 

  Aussi plus rien à espérer d’elle  après Paimboeuf 

 Cet afflux d’écume la sollicite trop

 Car dites-moi comment pourrait-elle  dans sa souveraine majesté 

 Alors qu’elle ne songe qu’à s’anéantir aux abords de Saint-Nazaire

 Comment  pourrait-elle daigner prêter  davantage attention 

 A ce pauvre humain 

 A peine lisible sur ses rives

 D’ailleurs elle les oublie ses rives, elle qui jusque là s’en montrait si fière 

Tant de châteaux  oriflammes de pierre

 Qui défilent comme à la parade 

 Mais qu’on choisisse alors de l’approcher vers Ancenis au nom si doux

Une euphorie de syllabes

En amont de Nantes de toutes façons

Alors là elle vous écoute 

Au point d’ailleurs d’en atténuer son cours 

De dériver avec les îles qu’elle déborde avec grâce

A peine un friselis d’écume 

De paresser fainéanter   

De s’élargir en de multiples bras pour étreindre quoi 

 De multiplier ses reflets mares occupations d’eau 

De laver son linge en famille 

Avec l’assistance  des prairies qui la bordent  

Des arbres somnambules qui surgissent étonnés de sa 

Proximité liquide

 Car elle adore réfléchir ce qui se penche sur elle 

 Alors s’entend s’égrène le sable de sa voix 

 Une voix à nulle autre pareille

 Un accent de source

Arraché aux joncs d’un mont  Gerbier

 Une phrase de neige 

Un discours d’altitude

 Un ciel d’Ardèche immergé dans l’eau douce 

Aux alentours du lac d’Issarles 

Un peu après Le Beage

 C’est là que la Loire épèle son nom 

 Maigre ruisselet 

Avant d’entreprendre de nager 

Vers  l’oubli d’elle-même

Sa disparition …                                                         

 La Loire et moi on se parle à voix basse

Entre nous en effet 

Indubitablement 

Le courant passe…                                                                                                                                                                                                         Michel Chaillou

Infos pratiques 

 

Durée : 1h30

Tarifs : 8€ / 12€

Pass culture et sport acceptés 

Le mardi 21 et mercredi 22 mars 2017 à 20h30

Salle Vasse [18, rue Colbert, 44000 Nantes]

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Réservation et renseignements : 02 40 73 12 60 / info@sallevasse.fr

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