Aux coutures du temps
Dans une alternance entre musiques et texte ; Aux coutures du temps est une adaptation d’un poème d’Yves Cosson : Ma Loire aux miroirs.
Musique de Roger Tessier
Poème d’Yves Cosson : Ma Loire aux miroirs (poème entier plus bas)
Direction musicale : Jean-Louis Vicart
Mise en scène de Michel Valmer
Soliste : Isabel Soccoja
Chœurs : Ensemble vocal EVA, Chœur Christian Villeneuve et leurs invités (Voix du Fleuve, E.D.E.N., Schola...) sous la direction de Françoise Roussillat.
musiciens (dont 1 guitariste basse électrique et ondes Martenot)
Mardi 21 et Mercredi 22 mars 2017
à 20h30 à la Salle Vasse [18, rue Colbert, 44000 Nantes]
Tarifs : 12€ / 8€
Réservation : info@sallevasse.fr
Yves Cosson - texte
Né le 21 avril 1919 à Châteaubriant et décédé le 10 mars 2012, est un poète et universitaire français. Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, Docteur de 3ième cycle pour une thèse : « Edition critique des Conversations dans le Loir-et-Cher de Paul Claudel », il a fait toute sa carrière à Nantes comme professeur au Collège moderne puis à la Faculté des lettres de Nantes. Il fut le professeur de Paul-Louis Rossi et de Jean Rouaud. Professeur honoraire depuis 1983, il a été l'ami de René Guy Cadou et de Thomas Narcejac.
Yves Cosson a été le collaborateur de nombreuses revues et tenu la rubrique de critique littéraire de Témoignages, le Peintre, la Revue du Bas-Poitou et Presse-Océan ; il est secrétaire général honoraire de l'Académie de Bretagne et des Pays de la Loire et membre de la Société des Gens de lettres.
© Xavier Ménard - tous droits réservés
Roger Tessier - composition musicale
Né à Nantes, il a fait toutes ses études au Collège moderne. En 1982, Tessier est nommé Directeur du Festival des Musiques du XXe siècle d’Angers. Dans ce cadre, il favorise une création éclectique des musiques les plus nouvelles. Nommé en 1985 membre au comité international de la Société Internationale pour la Musique Contemporaine (SIMC), il participe pendant plusieurs années aux « World Music Days » ou sa musique est jouée. En 1988, il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres et l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France lui décerne le Prix Jacques Durand et le Prix Florent Schmitt en 1990 et 1991. A la suite du festival d’Angers, Roger Tessier dirige le Conservatoire d’Angers, prolongeant ainsi la création au sein même d’un établissement qui s’était déjà largement investi dans l’aventure des Musiques du XXe siècle. En 1991, Roger Tessier quitte Angers et prend la direction du Conservatoire du XIVe arrondissement de la ville de Paris. Pour son soixante-dixième anniversaire, Radio France lui commande La Mémoire de Narcisse qui sera créée par l’orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Francois-Xavier Roth dans le cadre du Festival « Présences ».
Il conjugue avec bonheur les termes antinomiques de l'esthétique et de la vie : expériences pédagogiques et chefs-d'oeuvre d'envergure, sonorités pures et parasites complexes, gestes ancestraux et greffons électro-acoustiques, cataclysmes énergétiques et plages méditatives, communication et solipsisme, poésie et humanisme... autant de facettes diamantaires que l'artisan du « son » contemporain a su polir et magnifier.
© Xavier Ménard - tous droits réservés
Michel Valmer
Metteur en scène et co-référant artistique (avec Françoise Thyrion) pour la compagnie théâtrale Science 89. Il est auteur, comédien (sous la direction de Gildas Bourdet, Jean Dasté, Pierre Ascaride, Jacques Kraemer, Georges Goubert, Jacques Echantillon, Jean Bouchaud, Stephan Meldegg, Jean Guichard, Gabriel Garran, Pierre Vial, Jacques Livchine, René Loyon, Christophe Rouxel, Charles Tordjman, Françoise Thyrion, Manfred Karge, André Cellier et Matthias Langhoff), musicien, compositeur, scénariste, essayiste. Il a publié, notamment, Le théâtre de Sciences (CNRS / éditions, Paris 2006) ainsi que plusieurs pièces de théâtre, des recueils de poésie et des contes.
Depuis 2005, il est co-directeur artistique de la Salle Vasse avec Francoise Thyrion.
© Phil Journé
Mise et scène et récitant
Isabel Soccoja
Elle a obtenu des prix de piano, de formation musicale, de musique de chambre et d’opéra aux Conservatoires de Reims et de Paris. Elle est lauréate des Schubertiades de la Fondation pour la voix de france télécom. Elle a été invitée au théâtre du Châtelet, à l'Atelier du Rhin, au Centre Georges Pompidou, à l'Opéra de Reims, de Besançon... et chante le Requiem, la Messe du couronnement, la Messe en ut de Mozart, le Dixit dominus de Haendel...
Elle interprète aussi régulièrement les Chansons madécasses de Ravel, Pierrot lunaire de Schönberg, Le Marteau sans maître de Boulez, Khoom de Scelsi. Elle chante fréquemment dans les festivals et travaille avec les compositeurs de notre temps : Luis de Pablo, tan Dun, Kaija Saariaho. Elle a enregistré Indianer Lieder avec Stockhausen et interprété la Sequenza et les Folksongs de Berio sous sa direction à Radio france. L'intérêt qu'Isabel Soccoja porte à la musique des XXème et du XXIème siècles l'amène à collaborer avec divers ensembles (2e2m, l'Itinéraire, l'Ensemble Intercontemporain).
Avec l'ensemble vocal Voxnova, elle réalise des tournées dans le monde entier (au Japon, à Taiwan, à Turin...). Elle a chanté la Deuxième Dame dans La Flûte enchantée en 1998 et Vincenette dans Mireille de Gounod en 1999 à l'Opéra de Toulon. En 2000, elle a créé Kopernicus de Claude Vivier, mis en scène par Stanislas Nordey et dirigé par Pascal Rophé à Banff, et Lumière brisée de Gualtiero Dazzi au Gmem de Marseille et à l'Ircam.
Isabelle Soccoja dans le “Giardino della parola“ © Frédéric Desmesure
Soliste : Mezzo-Soprano
Ma Loire aux miroirs de Yves Cosson
Soie de nos jours
Une fois de plus une fois encore
aux coutures du temps
La Loire découvre ses chevilles
et les remous du ciel accrochent aux sables
des cocardes de lin
L’eau retrouve ses berges
Les épis percent
Toison blanc manteau
blanc troupeau
Les vignes nues ont subi la gelée
Le vent a fait le grand ménage
Terre plate le fleuve file vers son abîme doux
Lenteur d’un ciel violet et mauve et rose
À ses vitres perchées Champtoceaux
hisse ses girandoles de soleils en goguette
Plus verte que jamais
Ma Loire aux miroirs
va boire aux boires
que lapent les troupeaux
Au beau milieu du lit
unique
un signal rouge et blanc
assigne au fleuve sa ligne légitime
Ami des fausses perspectives
il se dérobe au gré des gris
qu’exsudent les lentes terres surprises
par les eaux mouchetées
de mille boutons d’or hâtifs
parures incongrues
des batailles anciennes
autour des ponts de l’an quarante
Sur la glissière stéréoscopique
les doubles vues repassent sans relief
Que sont ces fleurs mousseuses
jabots des marquises de lune
Certes ce train qui va vers son couchant rituel
Corail aux lèvres des hôtesses
pose un sourire de commande
sur tous les voyageurs de l’impériale
Ces eaux sont féminines
Les colliers de bras morts
Enserrent les îles
L’amour ne peut changer son nom
Ô mon visage dans la nuit
Château châteaux de rêve sur le penchant du jour
La brume noie la verdure
Les haies s’entrouvrent pour le final grandiose
Puisqu’il est vrai que les sables découvrent
un soir de plein été qui te sourit
et que les martinets signent de leurs loopings
Yves Cosson
Les feuillets de la forêt
1984
Infos pratiques
Durée : 1h30
Tarifs : 8€ / 12€
Pass culture et sport acceptés
Le mardi 21 et mercredi 22 mars 2016 à 20h30
Salle Vasse [18, rue Colbert, 44000 Nantes]
Réservation et renseignements : 02 40 73 12 60 / info@sallevasse.fr